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🧠 L’attachement aux blessures : quand la souffrance devient une identité



Dans le paysage intime de l’âme, certaines douleurs anciennes ne se contentent pas de cicatriser ou de s’effacer avec le temps. Elles s’ancrent, s’installent, puis finissent par constituer les piliers d’une identité psychique. Il ne s’agit plus simplement de blessures à panser, mais de véritables empreintes existentielles. Ce phénomène, subtil mais profond, mérite une observation attentive : il s'agit de l’attachement à la souffrance, ou plus précisément, de cette mécanique intérieure qui pousse certaines parts de soi à résister à la guérison, par peur de perdre une structure connue — fût-elle douloureuse.


🧩 Une douleur qui devient repère

Certaines blessures d’attachement, surtout lorsqu’elles prennent racine dans l’enfance, deviennent des points de référence identitaires. Lorsqu’un être s’est construit autour du rejet, de l’abandon ou du silence affectif, il arrive que ces expériences se gravent si profondément qu’elles deviennent familières, presque rassurantes. L’individu, ou plutôt certaines parts de son monde intérieur, peuvent alors préférer la douleur connue à l’inconnu de la guérison. Ces parts blessées craignent souvent qu’en se libérant de la souffrance, elles perdent ce qui les définit.


🛡️ Des parts protectrices, prisonnières du passé

Dans une dynamique d’attachement insécurisant, l’enfant intérieur développe des protecteurs psychiques : des parts qui évitent, minimisent, ou contrôlent les émotions pour survivre. Mais lorsque ces protecteurs s’identifient à la blessure elle-même — « Je suis celle qui n’a jamais été aimée », « Je suis celui qu’on quitte toujours » — ils deviennent les gardiens de cette identité blessée. Toute tentative de transformation peut alors être vécue comme une menace existentielle.


🌱 Ouvrir un espace de sécurité intérieure

La guérison ne consiste pas à effacer le passé, mais à offrir un lieu intérieur sûr, capable d’accueillir ces parts figées dans le trauma. Il ne s’agit pas de forcer un changement, mais de permettre à chaque part de raconter son histoire, d’exprimer sa peur de disparaître, et de rencontrer un « soi » stable et bienveillant qui ne cherche pas à l’éteindre mais à l’intégrer. Ce travail demande du temps, de la douceur, et une présence thérapeutique ou intérieure continue.


De la fidélité à la liberté

Guérir, c’est parfois trahir une loyauté inconsciente à la douleur. Mais c’est aussi honorer la vie en soi qui aspire à autre chose. Oser la transformation, c’est offrir à ces parts blessées une nouvelle manière d’exister, non plus dans la répétition du manque, mais dans la possibilité d’un lien réparé — avec soi d’abord, et avec le monde ensuite.


 
 
 

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