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🧠 TDAH : le coût invisible de l'adaptation au monde du travail


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Dans le monde professionnel, l’adulte porteur de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) déploie souvent des trésors d’énergie pour masquer ce qui le rend différent. Cette stratégie d’adaptation, que l’on pourrait qualifier de camouflage compétence, consiste à compenser ses difficultés cognitives, émotionnelles ou organisationnelles par une hypervigilance constante. Derrière une apparente efficacité, se cache en réalité un épuisement silencieux, rarement reconnu par l’entourage professionnel.


🎭 Le masque de la performance

Pour éviter les jugements, le rejet ou la stigmatisation, beaucoup de professionnels TDAH choisissent inconsciemment de jouer un rôle : celui de la personne organisée, concentrée, ponctuelle, structurée. Cela suppose de surveiller chaque geste, chaque parole, chaque oubli. L’enjeu : paraître "normal", répondre aux standards attendus, se conformer au modèle dominant de la productivité.

Ce camouflage passe par un surinvestissement cognitif et émotionnel. On anticipe, on s’auto-corrige en permanence, on relit vingt fois un e-mail, on multiplie les outils de gestion du temps. Et tout cela, souvent, sans demander d’aide. Cette posture d’hypercontrôle crée un écart douloureux entre le soi visible et le soi réel, entraînant un sentiment profond de déconnexion et d’illégitimité.


🔥 Une voie directe vers l’épuisement

Ce camouflage, aussi ingénieux soit-il, n’est pas durable. Il grignote peu à peu les ressources mentales, jusqu’à mener à l’épuisement professionnel. Le burn-out chez les personnes TDAH peut survenir non pas parce qu’elles sont moins compétentes, mais parce qu’elles ont dû fournir deux à trois fois plus d’efforts pour rester au même niveau d’apparence que leurs collègues.

Ce phénomène est d’autant plus insidieux qu’il est invisible. L’entourage perçoit une personne impliquée, parfois même perfectionniste. Mais derrière cette façade se cache une fatigue chronique, une hyperstimulation constante, une anxiété latente et une perte progressive de l’estime de soi.


🌫️ L’érosion de la confiance en soi

À force de se comparer aux autres, et de se convaincre qu’il faut "cacher ses failles", la personne TDAH intériorise l’idée qu’elle n’est jamais assez bien. Même lorsque les résultats sont au rendez-vous, la satisfaction ne vient pas. Le doute, la peur d’être "démasqué", le sentiment d’imposture rongent la confiance en soi. C’est une forme de fatigue existentielle, qui dépasse largement la simple question des compétences professionnelles.


🌱 Vers une reconnaissance authentique

Rompre avec le camouflage compétence ne signifie pas renoncer à l’ambition ou à la rigueur. Cela implique plutôt de reconnaître ses besoins cognitifs spécifiques, de demander des aménagements, de s’autoriser à fonctionner autrement. Le monde du travail a tout à gagner à valoriser la neurodiversité, non pas comme une faiblesse à compenser, mais comme une richesse à intégrer intelligemment.

Encourager un climat de bienveillance, de flexibilité et de dialogue permettrait à chacun de travailler sans s’épuiser à être quelqu’un d’autre. Et peut-être, enfin, d’oser briller sans se brûler.

 
 
 

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