🧠 TDAH et dissociation douce : ces décrochages invisibles
- Gwen Saulnier

- 16 mai
- 3 min de lecture

Lorsqu’il est question de TDAH, les représentations communes convoquent l’agitation physique, l’impulsivité ou encore la difficulté de concentration. Pourtant, un phénomène discret, presque imperceptible, traverse silencieusement la vie de nombreuses personnes concernées : la dissociation douce. Il s’agit de moments de décrochage mental, fugaces mais récurrents, qui ne sont pas identifiés comme tels ni par l’entourage, ni par la personne elle-même. 🕊️
Qu’est-ce que la dissociation douce ? 🌫️
La dissociation est un mécanisme de protection psychique qui permet, en situation perçue comme menaçante ou trop intense, de se désengager temporairement de la réalité. Dans sa forme la plus visible, elle se manifeste par des pertes de mémoire ou des sensations d’irréalité. Mais dans sa version plus diffuse, plus douce, elle agit comme un brouillard léger qui voile la conscience sans l’éteindre. On parle alors d’un flottement intérieur, d’une perte de présence ou d’un geste effectué de manière automatique, comme si l’on était « là, sans y être ». 🪶
Pourquoi est-elle fréquente dans le TDAH ? 🔄
Le cerveau TDAH est un système hypervigilant, toujours en alerte, saturé d’informations sensorielles et émotionnelles. Face à cette surcharge chronique, il n’est pas rare que la psyché déploie un mécanisme de "déconnexion protectrice". Cela peut survenir lors d’une tâche jugée fastidieuse, d’une émotion difficile à contenir ou d’un environnement trop stimulant. Ainsi, la dissociation douce devient un refuge furtif, une manière de retrouver un semblant d’équilibre. Mais elle engendre aussi un coût : fatigue mentale, perte de repères, sentiment d’errance intérieure. 🌀
Signes et manifestations silencieuses 🕵️♀️
La dissociation douce se glisse dans les interstices du quotidien. Elle peut ressembler à de la distraction ou à de la rêverie, mais en réalité, elle traduit une coupure entre soi et l’instant. Quelques exemples : vous lisez une page entière sans en retenir une ligne 📖 ; vous écoutez quelqu’un parler, mais ses mots n’atteignent pas votre conscience 🗣️ ; vous exécutez un geste sans savoir pourquoi vous l’avez commencé 🤖 ; ou encore, vous vous sentez "flou", comme si une partie de vous était absente. Ce ne sont pas des failles d’attention, mais des signaux d’auto-protection.
Comment rétablir la connexion à soi ? 🌱
Identifier la dissociation douce est une première étape essentielle. Il ne s’agit pas de la supprimer, mais de comprendre ce qu’elle cherche à préserver. Pour renforcer la présence, on peut explorer :– des pratiques corporelles douces (ancrage, respiration consciente, mouvement régulier) 🧘♂️,– des outils de régulation émotionnelle (EFT, EMDR, dialogue des parts intérieures) 🎯,– des rituels de recentrage, pour reconstruire une temporalité interne plus stable ⏳.
Il est également bénéfique de cultiver un environnement apaisant, respectueux du rythme neurologique particulier des profils TDAH. Ce n’est pas un manque de volonté, c’est un appel intérieur à plus de sécurité.
Conclusion : accueillir le flou pour retrouver la clarté ✨
Ces épisodes de "déconnexion douce" sont souvent mal compris, y compris par ceux qui les vivent. Pourtant, ils constituent une réaction intelligente du système nerveux, un mécanisme de survie déguisé en oubli. Plutôt que de les combattre, nous pouvons les accueillir comme des signaux précieux, des indices subtils que quelque chose, en nous, cherche la paix. En les observant avec douceur et lucidité, nous ouvrons un chemin vers une présence plus complète, plus vivante, plus libre. 🌸



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