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🍃 MTC et Ă©cologie intĂ©rieure


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La MTC parle du climat externe (Vent, Froid, HumiditĂ©...), mais qu’en est-il du climat intĂ©rieur gĂ©nĂ©rĂ© par notre mode de vie, nos pensĂ©es, nos non-dits ?👉 Une Ă©cologie du Shen et des organes.


Vers une compréhension subtile de notre climat organique

La mĂ©decine traditionnelle chinoise (MTC) repose sur l’observation fine des interactions entre l’homme et son environnement. Elle reconnaĂźt depuis des millĂ©naires l’influence des climats externes — Vent, Froid, HumiditĂ©, Chaleur — comme agents pathogĂšnes. Ces facteurs, lorsqu’ils deviennent excessifs ou mal gĂ©rĂ©s, peuvent perturber l’équilibre Ă©nergĂ©tique et engendrer divers troubles. Toutefois, une dimension demeure encore trop souvent nĂ©gligĂ©e, tant dans la pratique que dans la rĂ©flexion : celle du climat intĂ©rieur, cette Ă©cologie subtile façonnĂ©e par nos pensĂ©es, notre rythme de vie, nos Ă©motions contenues, nos non-dits et nos renoncements.


🧠 Les pensĂ©es comme vents intĂ©rieurs

En MTC, il est reconnu que l’Esprit — le Shen — rĂ©side dans le CƓur et gouverne nos facultĂ©s mentales et Ă©motionnelles. Lorsque l’activitĂ© mentale devient excessive, rĂ©pĂ©titive ou agitĂ©e, elle engendre un vent interne, une dispersion de l’énergie qui peut dĂ©sĂ©quilibrer l’ensemble du systĂšme organique. Il ne s’agit plus ici de rafales mĂ©tĂ©orologiques, mais bien de perturbations mentales chroniques qui, comme des courants invisibles, agitent le Shen et Ă©puisent la substance (le Jing) Ă  petit feu.

Ainsi, une rumination constante, une inquiĂ©tude obsessionnelle ou un perfectionnisme rigide deviennent des vents subtils, soufflant en permanence Ă  l’intĂ©rieur de nous, sans relĂąche ni trĂȘve. Cette instabilitĂ© du mental entraĂźne alors fatigue, insomnie, palpitations, ou encore dĂ©sordres digestifs.

đŸŒ«ïž L’humiditĂ© Ă©motionnelle des non-dits

De la mĂȘme maniĂšre, les Ă©motions refoulĂ©es, les colĂšres non exprimĂ©es ou les tristesses tues peuvent se condenser en une forme d’HumiditĂ© Ă©motionnelle, stagnante et opaque. Cette densitĂ©, imperceptible Ă  l’Ɠil nu, alourdit l’organisme, trouble l’intellect et ralentit les fonctions physiologiques.

Il est ainsi frĂ©quent d’observer, chez des personnes ayant longtemps rĂ©primĂ© leur parole ou leurs Ă©motions, des signes de lenteur digestive, de brouillard mental ou de fatigue chronique, symptĂŽmes que l’on pourrait relier Ă  une vĂ©ritable pollution interne — une forme d’auto-intoxication Ă©nergĂ©tique.


đŸ”„ Le feu de la performance : une chaleur dĂ©vorante

À l’ùre du rendement permanent et de l’hyperstimulation, nombreux sont ceux dont le climat intĂ©rieur est marquĂ© par une chaleur vide, nĂ©e d’une activitĂ© soutenue sans ressourcement vĂ©ritable. Cette chaleur consume les liquides organiques, dĂ©rĂšgle le sommeil, irrite le Shen et finit par assĂ©cher le lien Ă  soi.

Ce Feu ne vient pas de l’extĂ©rieur, mais de l’injonction constante Ă  faire, produire, rĂ©ussir, souvent au dĂ©triment de l’écoute, du calme, de la respiration. C’est un feu social, culturel, qui, Ă  long terme, Ă©puise les Reins et affaiblit l’axe CƓur-Rein, si prĂ©cieux en mĂ©decine chinoise.


đŸŒ± Cultiver une Ă©cologie intĂ©rieure vivante

Face Ă  cette rĂ©alitĂ©, la MTC offre une grille de lecture prĂ©cieuse pour rĂ©habiliter une Ă©cologie intĂ©rieure consciente et bienveillante. Prendre soin de son Shen, c’est prĂ©server un espace de clartĂ©, de silence et de rĂ©gulation Ă©motionnelle. C’est aussi harmoniser son rythme de vie, apprendre Ă  nommer ce qui nous traverse, Ă  laisser circuler les Ă©motions avant qu’elles ne s’enkystent.

Ainsi, au-delĂ  de l’équilibre Yin-Yang ou des mouvements du Qi, la MTC nous invite Ă  reconnaĂźtre que chaque pensĂ©e, chaque Ă©motion, chaque silence ou chaque suractivitĂ© contribue Ă  façonner notre climat intĂ©rieur, et qu’il nous appartient d’en devenir les jardiniers attentifs.

 
 
 

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